GICHIN FUNAKOSHI
Comme la surface polie d’un miroir reflète tout ce qui est devant lui, et comme une vallée calme transmet les sons les plus faibles, ainsi l’étudiant en karaté doit vider son esprit de l’égoîsme et de la méchancetén dans un effort pour réagir d’une manière appropriée à tout ce qui peut se présenter à lui (Gichin Funakoshi)
Au début du XXème siècle, les instructeurs d’Okinawa acceptèrent enfin de divulguer leur art. Parmi eux se trouvait Gichin Funakoshi (né en 1869 à Suri, ville d’Okinawa) qui avait étudié la méthode de boxe des insulaires depuis l’âge de 11 ans.
Dès 1916, il fit une démonstration à Kyoto, puis à Tokyo en 1922. Ce fut une révélation pour les adeptes japonais d’arts martiaux, y compris les judokas. Jigoro Kano, créateur du Judo, eut d’excellents rapports avec le père du Karaté moderne. Après sa démonstration retentissante à Tokyo, Funakoshi fut prié par le ministre de l’Education nationale de rester au Japon pour y propager sa technique. Sa popularité allait grandissant et, en 1936, il fonda son dojo personnel, le SHOTOKAN, à Tokyo. C’est sans doute à cette époque qu’il transforma tode (la » main chinoise « ) on disait aussi simplement Te en Karaté ( la » main vide » ) pour rompre avec l’origine chinoise.
Gichin Funakoshi apparaît, à travers le témoinage de ses ancien élèves, comme une personnalité attachante et de tout premier plan. Sa formation et son niveau intellectuel ( c’était un homme de lettres qui avait étudié le chinois, l’un des plus cultivés d’Okinawa ) le prédisposaient à insuffler à une simple technique une vie spirituelle qui lui était inconnue jusqu’alors. Plus encore que des techniques, il enseigna une philosophie, une régle de vie fondée sur la pratique de son art.
Après le décès du maître Gichin Funakoshi en avril 1957, à l’age de quatre-vingt-huit ans, les élèves se séparèrent et ouvrirent leurs dojos personnels, pour y enseigner des styles souvent très éloignés de la discipline d’origine.
LE SHOTOKAN
C’est la technique de Gichin Funakoshi modifiée par son fils Yoshitaka. Le SHOTOKAN ( du nom du bâtiment en bois qui abritait le premier dojo ) est ainsi devenu une technique légère et longue, surtout efficace à longue distance, elle est assez proche de celle du vieux Maître Itosu, qui était lui-même mince. Les katas sont les heian, tekki, kanku, bassai, etc…, noms japonais donnés par Funakoshi à des exercices importés d’abord d’Okinawa sous un vocable autochtone.
Hors du Japon, le Shotokan reste très représenté : c’est l’école la plus anciennement connue en Europe et la plupart des professeurs et combattants actuels lui appartiennent encore. En Amérique, le Canada, les Etats-Unis (surtout la côte pacifique, ou Los Angeles est devenu le quartier général des plus hauts experts Shotokan) et le Brésil possèdent de nombreux experts de cette technique.